Le Fonds Othon Friesz

Le jeudi 9 avril 2015 à 18 h, l’AMAM invite Géraldine Lefebvre à donner une conférence sur le collectionneur Léon Pédron, intitulée : Léon Pédron, un « ami de la peinture moderne » dans l’entre-deux-guerres au Havre.
Othon FRIESZ (1879-1949), Le Havre, le bassin du Roy, huile sur toile. © MuMa Le Havre / Florian Kleinefenn
Othon FRIESZ (1879-1949), Le Havre, le bassin du Roy, huile sur toile. © MuMa Le Havre / Florian Kleinefenn
Léon Pédron constitue une importante collection de peintures modernes entre 1914 et 1926.

La rencontre, en 1914, avec le peintre Othon Friesz, ami de Dufy et Braque, est déterminante. En effet, l’artiste se voit confier la responsabilité de constituer la collection d’art de Pédron en échange d’une mensualité. Il acquiert des œuvres de Boudin, Corot, Cézanne, Renoir, Pissarro, Derain, van Gogh, Gauguin, Marquet, Redon, Vlaminck qui, progressivement, composent cette remarquable collection.
L’ensemble réuni par le collectionneur témoigne de l’amitié et du respect qu’il portait aux artistes contemporains et à son ami Friesz dont il acquit également près de 150 œuvres. À l’issue de la Première Guerre mondiale, Pédron crée le consortium « Les Amis de la peinture moderne » qui a pour vocation de soutenir l’œuvre de Friesz.
 
Cette conférence nous permet de rappeler l’implication de la famille Pédron dans l’enrichissement des collections du MuMa.
Le 19 octobre 1979, Madame Pomeranz, belle-sœur de Jean Pédron, le frère du collectionneur, décide d’offrir en souvenir des liens unissant sa famille à l’artiste, une œuvre majeure d’Othon FrieszLe Bassin du Roy.
Par ce geste, Madame Pomeranz perpétue les volontés du collectionneur qui plaçait l’art au-dessus de tout et qui avait émis le souhait d’enrichir les collections municipales de sa ville natale. Le musée d’art moderne André Malraux conserve un fonds important d’œuvres d’Othon Friesz (1879 – 1949) parmi lesquelles trente-trois peintures, six lettres, trois livres illustrés, trois carnets de croquis, quatre dessins, cinq estampes et un ensemble décoratif en céramique, réalisé en collaboration avec André Metthey et ornant autrefois la façade d’une villa de Sainte-Adresse. L’ensemble des peintures et dessins illustre la carrière de l’artiste, de ses premiers paysages impressionnistes marqués par Guillaumin et Pissarro, à l’explosion de la couleur fauve, puis du néo-cézannisme au retour à l’ordre des années 20.
Le fonds s’est enrichi progressivement grâce à des dons, des legs et à une politique d’acquisition cohérente et continue de 1937 à nos jours, avec quelques temps forts au cours des années 1979-1980.
Dès 1902, grâce au don d’Othon Friesz, un paysage précoce, Vallée de la Creuse, Crozant entre dans les collections du musée. En 1953, la veuve de l’artiste marquera la même générosité, en offrant le Portrait de Charles Lhullier, le maître de Friesz à l’école des beaux-arts du Havre et une des personnalités qui aura marqué de manière décisive sa carrière.
D’autres portraits de l’artiste et de ses proches telles que les artistes et amis Édouard Courché et René de Saint-Délis viendront compléter ce fonds.

L’intérêt de la Ville pour l’œuvre de l’artiste havrais devient évident, quand en février 1979, sept dessins de Friesz sont acquis. En 1980, Alice Bellevallée fait une donation importante de onze dessins et peintures parmi lesquels Maison La Ciotat et Femme à la chaise longue de 1907.

À l’issue des expositions rétrospectives consacrées à l’artiste par le MuMa et la bibliothèque municipale en 2007 et 2008, des dessins, lettres et gravures de Friesz sont acquis, parmi lesquels, un ensemble de lettres illustrées et trois carnets de croquis. Le fonds du MuMa du Havre conserve également deux exemplaires du livre Paul et Virginie de Bernardin de Saint-Pierre illustré par Othon Friesz en 1947.
Billet de blog du mardi 07 avril 2015

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