En miroir : hommage à Bouvard et Pécuchet
du 21 octobre 2000 au 07 janvier 2001
Cet événement s’insère dans la thématique du miroir traitée par cinq musées de la région. L’exposition a pour point de départ le roman de Gustave Flaubert, Bouvard et Pécuchet. La notion de miroir est ici prise comme un modèle conceptuel pour la capacité qu’a cette matière de renvoyer le reflet mais aussi de l’organiser et de rassembler en un seul point tous les champs que peut embrasser la vision.
L’exposition regroupe des œuvres datant du XIXème et du XXème siècles remarquables pour leur capacité à restituer un regard sur leur époque.
L’exposition regroupe des œuvres datant du XIXème et du XXème siècles remarquables pour leur capacité à restituer un regard sur leur époque.
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Le XIXème siècle est le siècle de l’histoire, du développement des sciences et du rationalisme, de la croyance au progrès. Bouvard et Pécuchet répond à ces idéaux, dans la dérision. Composé de dix chapitres où sont examinées dans un dialogue ininterrompu entre les deux personnages les connaissances et les croyances de leur époque, Bouvard et Pécuchet apparaît comme une encyclopédie burlesque et critique. Les véritables protagonistes sont les différents domaines de connaissances dont se saisissent tour à tour les deux personnages : l’agriculture et le jardinage, la chimie, la physiologie, l’astronomie, la zoologie, la géologie, l’archéologie, l’histoire, la littérature, la politique, la magie, la philosophie, la religion, la pédagogie, dont la pratique se révèle pour chacun d’entre eux décevante. En 1872, Flaubert entreprend les lectures extensives dont il tirera les expériences auxquelles se livrent ses deux personnages.
Le roman de Flaubert trouve des correspondances visuelles exactes dans les lithographies de certains caricaturistes contemporains : Joseph Traviès, Henry Monnier, Paul Gavarni et Honoré Daumier. Tous ces noms sont attachés à l’épanouissement de la presse satirique et de la caricature qui, tout en la critiquant, offre au lecteur un mode d’emploi de la société contemporaine. Les Grimaces de Louis Léopold Boilly, L’Intérieur vu par l’extérieur de Jean-Jacques Isidore Gérard dit Grandville, Les Doubles-faces de Daumier, autant de titres et de séries qui montrent avec persistance cette vocation de l’œuvre à être un miroir de son temps. Le bourgeois, le rentier de province, l’Anglais à Paris, la lorette… sont quelques exemples des types décrits par le texte et par l’image dans les Physiologies, petits volumes in-18 d’une quarantaine de pages dont Louis Huart, collaborateur de La Caricature et du Charivari a inventé la formule à l’époque de la Monarchie de Juillet. De même, les Français peints par eux-mêmes édités par Curmer sous forme de fascicules dès 1839 et repris en 8 volumes entre 1840 et 1842, développent une typologie générale de la société française au travers de la description de 400 types différents.
Les documents liés à Flaubert, collections de citations et listes de livres soulignent le projet encyclopédique de l’auteur. Ils côtoient les œuvres de cinq artistes contemporains, Jean-Jacques Rullier, Eric Duyckaerts, Claude Closky, Guy Limone, Patrick van Caeckenbergh qui développent une pratique d’inventaire et de classification. Adeptes de la distanciation et du second degré, ceux-ci se rattachent à l’atmosphère d’humour et de dérision propre au roman de Flaubert.
Le parcours de l’exposition s’inspire de la composition par chapitre du roman de Flaubert. Introduit par le portrait de Bouvard et Pécuchet réalisé par Patrick van Caeckenberg, le premier espace présente des lithographies de Daumier et la série des Promenades françaises de Jean-Jacques Rullier. Il est consacré au flâneur, personnage emblématique du XIXème siècle, en référence au début du roman où le motif de la promenade préfigure les pérégrinations intellectuelles des deux hommes.
Un deuxième espace développe la thématique des références et de la pensée. Il est illustré par des carnets et des notes de travail de Flaubert et des emprunts de livres de sa bibliothèque personnelle mais aussi La boucle d’analogie de Duyckaerts et la série de Gavarni sur les Nuances du sentiment.
La salle de l’évolution propose un dialogue entre certaines lithographies de Daumier, les vidéos d’Eric Duyckaerts, L’Escargot de Patrick van Caeckenbergh.
Dans la salle des classifications, les typologies du XIXème siècle (Monnier, Grandville), les Statistiques de Guy Limone, ou le travail de Closky sur l’image publicitaire sont rapprochés. Enfin un dernier espace illustre l’attirance des deux personnages pour les cosmogonies et leurs interrogations face au surnaturel avec des pièces de Jean-Jacques Rullier et Guy Limone (Carte du ciel, 1988), mais également certains Daumier sur le magnétisme ou la fluidomanie.
Le XIXème siècle est le siècle de l’histoire, du développement des sciences et du rationalisme, de la croyance au progrès. Bouvard et Pécuchet répond à ces idéaux, dans la dérision. Composé de dix chapitres où sont examinées dans un dialogue ininterrompu entre les deux personnages les connaissances et les croyances de leur époque, Bouvard et Pécuchet apparaît comme une encyclopédie burlesque et critique. Les véritables protagonistes sont les différents domaines de connaissances dont se saisissent tour à tour les deux personnages : l’agriculture et le jardinage, la chimie, la physiologie, l’astronomie, la zoologie, la géologie, l’archéologie, l’histoire, la littérature, la politique, la magie, la philosophie, la religion, la pédagogie, dont la pratique se révèle pour chacun d’entre eux décevante. En 1872, Flaubert entreprend les lectures extensives dont il tirera les expériences auxquelles se livrent ses deux personnages.
Le roman de Flaubert trouve des correspondances visuelles exactes dans les lithographies de certains caricaturistes contemporains : Joseph Traviès, Henry Monnier, Paul Gavarni et Honoré Daumier. Tous ces noms sont attachés à l’épanouissement de la presse satirique et de la caricature qui, tout en la critiquant, offre au lecteur un mode d’emploi de la société contemporaine. Les Grimaces de Louis Léopold Boilly, L’Intérieur vu par l’extérieur de Jean-Jacques Isidore Gérard dit Grandville, Les Doubles-faces de Daumier, autant de titres et de séries qui montrent avec persistance cette vocation de l’œuvre à être un miroir de son temps. Le bourgeois, le rentier de province, l’Anglais à Paris, la lorette… sont quelques exemples des types décrits par le texte et par l’image dans les Physiologies, petits volumes in-18 d’une quarantaine de pages dont Louis Huart, collaborateur de La Caricature et du Charivari a inventé la formule à l’époque de la Monarchie de Juillet. De même, les Français peints par eux-mêmes édités par Curmer sous forme de fascicules dès 1839 et repris en 8 volumes entre 1840 et 1842, développent une typologie générale de la société française au travers de la description de 400 types différents.
Les documents liés à Flaubert, collections de citations et listes de livres soulignent le projet encyclopédique de l’auteur. Ils côtoient les œuvres de cinq artistes contemporains, Jean-Jacques Rullier, Eric Duyckaerts, Claude Closky, Guy Limone, Patrick van Caeckenbergh qui développent une pratique d’inventaire et de classification. Adeptes de la distanciation et du second degré, ceux-ci se rattachent à l’atmosphère d’humour et de dérision propre au roman de Flaubert.
Le parcours de l’exposition s’inspire de la composition par chapitre du roman de Flaubert. Introduit par le portrait de Bouvard et Pécuchet réalisé par Patrick van Caeckenberg, le premier espace présente des lithographies de Daumier et la série des Promenades françaises de Jean-Jacques Rullier. Il est consacré au flâneur, personnage emblématique du XIXème siècle, en référence au début du roman où le motif de la promenade préfigure les pérégrinations intellectuelles des deux hommes.
Un deuxième espace développe la thématique des références et de la pensée. Il est illustré par des carnets et des notes de travail de Flaubert et des emprunts de livres de sa bibliothèque personnelle mais aussi La boucle d’analogie de Duyckaerts et la série de Gavarni sur les Nuances du sentiment.
La salle de l’évolution propose un dialogue entre certaines lithographies de Daumier, les vidéos d’Eric Duyckaerts, L’Escargot de Patrick van Caeckenbergh.
Dans la salle des classifications, les typologies du XIXème siècle (Monnier, Grandville), les Statistiques de Guy Limone, ou le travail de Closky sur l’image publicitaire sont rapprochés. Enfin un dernier espace illustre l’attirance des deux personnages pour les cosmogonies et leurs interrogations face au surnaturel avec des pièces de Jean-Jacques Rullier et Guy Limone (Carte du ciel, 1988), mais également certains Daumier sur le magnétisme ou la fluidomanie.
EN SAVOIR +
Publications
En miroir : hommage à Bouvard et Pécuchet
Catalogue d’exposition — Le Havre, musée Malraux, 21 octobre 2000 – 7 janvier
2001
Auteur : Françoise Cohen
Édition : musée Malraux, Le Havre, 2000, 16 p.
ÉPUISÉ
Catalogue d’exposition — Le Havre, musée Malraux, 21 octobre 2000 – 7 janvier
2001
Auteur : Françoise Cohen
Édition : musée Malraux, Le Havre, 2000, 16 p.
ÉPUISÉ