LABOUREUR, L’Entomologiste
Jean-Emile LABOUREUR (1877-1943)
L’Entomologiste
1932
gravure sur papier
50,2 x 65,3 cm
Le Havre, musée d’art moderne André Malraux, achat de la ville, 1939
© 2005 MuMa Le Havre / Florian Kleinefenn
L’Entomologiste
1932
gravure sur papier
50,2 x 65,3 cm
Le Havre, musée d’art moderne André Malraux, achat de la ville, 1939
© 2005 MuMa Le Havre / Florian Kleinefenn
Né dans une famille bourgeoise de Nantes, Jean-Émile Laboureur arrive à Paris à dix-huit ans. Il abandonne ses études de droit pour fréquenter l’académie Jullian et est initié à la gravure par Auguste Lepère. Laboureur réalise ses premières gravures sur bois - où l’influence de Félix Vallotton se manifeste sensiblement - puis se tourne vers l’eau-forte. Il expérimente la technique du burin pour l'illustration de L'Appartement des jeunes filles de Roger Allard en 1919, premier d'une longue série de soixante-quatorze livres illustrés. Fondateur et président de la Société des Peintres Graveurs Indépendants en 1923 et auteur de plusieurs études sur la gravure, Laboureur a été l’artisan du renouvellement de la gravure française dans les années d’entre-deux-guerres.
Laboureur grave L’Entomologiste en 1932, à une époque où, en pleine possession de son art, il doit pourtant faire face à d’importantes dénonciations de contrats dues aux effets de la crise de 1929. Ses planches sont le fruit muri de nombreux travaux préparatoires, de documentation rassemblée dans les livres ou les journaux, d’esquisses d’ensemble dont il recompose les éléments. À l’évidence, cette gravure est nourrie de l'observation méticuleuse de la nature. L’Entomologiste allie une écriture elliptique à un luxe minutieux de détails qui n’est pas sans évoquer la peinture du nord du XVIIe siècle. C’est une œuvre étonnante et foisonnante où l’œil attentif découvre tout un petit peuple d’insectes nés sous le burin du maître : abeilles, charançons, papillons, escargots, libellules et araignées... La silhouette de l’entomologiste, tout à ses découvertes, n’est guère qu’un prétexte à une mise en scène de la nature dans un théâtre dont le rideau est constitué d’écrans de feuilles de chêne et de branches de roncier.
À l’occasion de l’exposition hommage rendue à Laboureur par la Bibliothèque Nationale de France en 1954, Marcel Gromaire voit en cette gravure une des plus belles de la première moitié du XXe siècle.
Laboureur grave L’Entomologiste en 1932, à une époque où, en pleine possession de son art, il doit pourtant faire face à d’importantes dénonciations de contrats dues aux effets de la crise de 1929. Ses planches sont le fruit muri de nombreux travaux préparatoires, de documentation rassemblée dans les livres ou les journaux, d’esquisses d’ensemble dont il recompose les éléments. À l’évidence, cette gravure est nourrie de l'observation méticuleuse de la nature. L’Entomologiste allie une écriture elliptique à un luxe minutieux de détails qui n’est pas sans évoquer la peinture du nord du XVIIe siècle. C’est une œuvre étonnante et foisonnante où l’œil attentif découvre tout un petit peuple d’insectes nés sous le burin du maître : abeilles, charançons, papillons, escargots, libellules et araignées... La silhouette de l’entomologiste, tout à ses découvertes, n’est guère qu’un prétexte à une mise en scène de la nature dans un théâtre dont le rideau est constitué d’écrans de feuilles de chêne et de branches de roncier.
À l’occasion de l’exposition hommage rendue à Laboureur par la Bibliothèque Nationale de France en 1954, Marcel Gromaire voit en cette gravure une des plus belles de la première moitié du XXe siècle.
Vidéo réalisée en interne durant la fermeture du musée dûe à la crise sanitaire du Covid-19 en 2020-2021.