LAGRANGE, Les Assiettes & Les Rochers
Jacques LAGRANGE (1917-1995)
Les Assiettes
1950
huile sur toile
65 x 92 cm
Le Havre, musée d'art moderne André Malraux, don de l'artiste, 1953
© 2005 MuMa Le Havre / Florian Kleinefenn © ADAGP, Paris 2020
Les Assiettes
1950
huile sur toile
65 x 92 cm
Le Havre, musée d'art moderne André Malraux, don de l'artiste, 1953
© 2005 MuMa Le Havre / Florian Kleinefenn © ADAGP, Paris 2020
Jacques LAGRANGE (1917-1995)
Les Rochers
1958
huile sur toile
81 x 100 cm
Le Havre, musée d'art moderne André Malraux, dépôt du CNAP, 1958
© 2005 MuMa Le Havre / Florian Kleinefenn © ADAGP, Paris 2020
Les Rochers
1958
huile sur toile
81 x 100 cm
Le Havre, musée d'art moderne André Malraux, dépôt du CNAP, 1958
© 2005 MuMa Le Havre / Florian Kleinefenn © ADAGP, Paris 2020
Né à Arcueil, dans le Val-de-Marne en 1917, Jacques Lagrange est issu d’une famille d’architectes. Il entre, en 1933, à l’École nationale supérieure des Arts Décoratifs. En 1936, il expose pour la première fois au salon des Tuileries. L’année suivante, il travaille à de grandes décorations pour plusieurs pavillons de l’Exposition universelle de Paris. Il collabore ainsi à la Fée Électricité de Raoul Dufy. En 1938, il se rapproche de peintres que l’on retrouve alors sous l’appelation de Nouvelle École de Paris[1] comme Jean Bazaine, Alfred Manessier, André Beaudin, Léon Gischia, Roger Bissière, Jean Le Moal, Edouard Pignon et Maurice Estève...
Durant la Seconde Guerre mondiale, il est mobilisé à Angers dès 1939 puis fait prisonnier. En 1944, il se lie s’amitié avec Robert Wogensky et Vincent Guignebert dont le MuMa possède une œuvre de chacun de ces artistes. Après-guerre il part pour Aubusson – haut lieu des arts décoratifs – et réalise plusieurs cartons de tapisserie. Il fonde, aux côtés de Jean Lurçat, l’Association des peintres-cartonniers.
Le travail de Jacques Lagrange s’organise souvent par séries. Après-guerre, il se consacre ainsi à la vaisselle et c’est à cette série qu’appartient Les Assiettes qu’il offre en 1953 pour le futur musée du Havre. Jacques Lagrange est soutenu par la Galerie de France depuis 1948. C’est certainement là qu’il a fait la connaissance de Reynold Arnould. La même année l’État achète une aquarelle à l’artiste, Nature morte aux assiettes, mise en dépôt au musée national d’art moderne.
En 1958, une seconde œuvre de Jacques Lagrange, Les Rochers[2], entre dans les collections du musée. Il s’agit d’un dépôt de l’État. Nous n’avons actuellement aucun document qui permette d’identifier si l’initiative de ce dépôt vient directement de l’État – par l’intermédiaire du bureau des Travaux d’art – ou de Reynold Arnould, le conservateur, lui-même. En revanche, l’étude des dossiers relatifs aux commandes et achats d’œuvres d’art conservés aux Archives nationales[3] permet d’en connaître d’avantage sur l’historique de l’œuvre.
En 1957, Jacques Lagrange expose à Paris à la galerie Villand-Galanis. Les Rochers fait partie de l’accrochage. Conformément à la procédure l’inspecteur Raymond Cogniat visite l’exposition. Le 10 décembre 1957 il rédige un compte-rendu à son supérieur hiérarchique, Pierre Goutal, dans lequel il propose l’acquisition de cette toile :
« Exposition d’œuvres récentes de Lagrange à la Galerie Villand-Galanis. Des paysages, dans cette harmonie claire très lumineuse qui est celle de cet artiste depuis quelques années, dans ce style construit qu’il a créé mais qui, malgré la simplicité des formes, s’est beaucoup assoupli dans les œuvres de cette exposition. Ensemble extrêmement intéressant qui par sa variété échappe à la monotonie d’un système.
Je propose l’acquisition d’une toile de 40 intitulée “Les Rochers” N°18 de l’exposition[4]. »
C’est ainsi que l’œuvre est acquise par l’État en 1958[5] pour la somme de 140 000 Francs, puis attribuée au musée du Havre. Le tableau est présenté dans l’accrochage des collections permanentes lors de l’inauguration du Musée-maison de la Culture du Havre en 1961[6].
[1] Pour une définition de La Nouvelle école de Paris voir l’article de Natalie Adamson « La Nouvelle École de Paris » In. Traverser la lumière. Bazaine – Bissière – Elvire Jan – Le Moal – Manessier – Singier, pp. 26-37.
[2] Entrée dans les collections du musée en juillet 1958 sous le numéro de dépôt DA 58.61, cette toile est inscrite sur l’inventaire du Fonds National d’Art Contemporain (FNAC) et porte le n° 6234. Inventaire des collections du musée, deuxième registre (1871-1957), archives MuMa.
[3] Dossiers des commandes et achats d’œuvres d’art, Archives Nationales, F/21/6931.
[4] Compte rendu de l’inspecteur Raymond Cogniat au chef du bureau des Travaux d’art, Pierre Goutal, en date du 10 décembre 1957. Archives Nationales, F/21/6931.
[5] Achat par l’Etat pour 140 000 Frs, le 29 mai 1958, Archives Nationales, F/21/6931.
[6] ARNOULD Reynold, Catalogue des œuvres appartenant aux collections de la Ville du Havre présentées à l’occasion de l’inauguration du Musée-Maison de la Culture 24 juin 1961, Le Havre, ancienne imprimerie Etaix.
Durant la Seconde Guerre mondiale, il est mobilisé à Angers dès 1939 puis fait prisonnier. En 1944, il se lie s’amitié avec Robert Wogensky et Vincent Guignebert dont le MuMa possède une œuvre de chacun de ces artistes. Après-guerre il part pour Aubusson – haut lieu des arts décoratifs – et réalise plusieurs cartons de tapisserie. Il fonde, aux côtés de Jean Lurçat, l’Association des peintres-cartonniers.
Le travail de Jacques Lagrange s’organise souvent par séries. Après-guerre, il se consacre ainsi à la vaisselle et c’est à cette série qu’appartient Les Assiettes qu’il offre en 1953 pour le futur musée du Havre. Jacques Lagrange est soutenu par la Galerie de France depuis 1948. C’est certainement là qu’il a fait la connaissance de Reynold Arnould. La même année l’État achète une aquarelle à l’artiste, Nature morte aux assiettes, mise en dépôt au musée national d’art moderne.
En 1958, une seconde œuvre de Jacques Lagrange, Les Rochers[2], entre dans les collections du musée. Il s’agit d’un dépôt de l’État. Nous n’avons actuellement aucun document qui permette d’identifier si l’initiative de ce dépôt vient directement de l’État – par l’intermédiaire du bureau des Travaux d’art – ou de Reynold Arnould, le conservateur, lui-même. En revanche, l’étude des dossiers relatifs aux commandes et achats d’œuvres d’art conservés aux Archives nationales[3] permet d’en connaître d’avantage sur l’historique de l’œuvre.
En 1957, Jacques Lagrange expose à Paris à la galerie Villand-Galanis. Les Rochers fait partie de l’accrochage. Conformément à la procédure l’inspecteur Raymond Cogniat visite l’exposition. Le 10 décembre 1957 il rédige un compte-rendu à son supérieur hiérarchique, Pierre Goutal, dans lequel il propose l’acquisition de cette toile :
« Exposition d’œuvres récentes de Lagrange à la Galerie Villand-Galanis. Des paysages, dans cette harmonie claire très lumineuse qui est celle de cet artiste depuis quelques années, dans ce style construit qu’il a créé mais qui, malgré la simplicité des formes, s’est beaucoup assoupli dans les œuvres de cette exposition. Ensemble extrêmement intéressant qui par sa variété échappe à la monotonie d’un système.
Je propose l’acquisition d’une toile de 40 intitulée “Les Rochers” N°18 de l’exposition[4]. »
C’est ainsi que l’œuvre est acquise par l’État en 1958[5] pour la somme de 140 000 Francs, puis attribuée au musée du Havre. Le tableau est présenté dans l’accrochage des collections permanentes lors de l’inauguration du Musée-maison de la Culture du Havre en 1961[6].
[1] Pour une définition de La Nouvelle école de Paris voir l’article de Natalie Adamson « La Nouvelle École de Paris » In. Traverser la lumière. Bazaine – Bissière – Elvire Jan – Le Moal – Manessier – Singier, pp. 26-37.
[2] Entrée dans les collections du musée en juillet 1958 sous le numéro de dépôt DA 58.61, cette toile est inscrite sur l’inventaire du Fonds National d’Art Contemporain (FNAC) et porte le n° 6234. Inventaire des collections du musée, deuxième registre (1871-1957), archives MuMa.
[3] Dossiers des commandes et achats d’œuvres d’art, Archives Nationales, F/21/6931.
[4] Compte rendu de l’inspecteur Raymond Cogniat au chef du bureau des Travaux d’art, Pierre Goutal, en date du 10 décembre 1957. Archives Nationales, F/21/6931.
[5] Achat par l’Etat pour 140 000 Frs, le 29 mai 1958, Archives Nationales, F/21/6931.
[6] ARNOULD Reynold, Catalogue des œuvres appartenant aux collections de la Ville du Havre présentées à l’occasion de l’inauguration du Musée-Maison de la Culture 24 juin 1961, Le Havre, ancienne imprimerie Etaix.
Par Claire Rançon et Clémence Poivet-Ducroix, MuMa Le Havre
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