LHOTE, Les arbres à Avignon
André LHOTE (1885-1962)
Les arbres à Avignon
ca. 1909-1910
huile sur toile
81,5 x 54,3 cm
© MuMa Le Havre / Florian Kleinefenn — © ADAGP, Paris, 2013
Les arbres à Avignon
ca. 1909-1910
huile sur toile
81,5 x 54,3 cm
© MuMa Le Havre / Florian Kleinefenn — © ADAGP, Paris, 2013
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Après des études à l'école des Beaux-Arts de Bordeaux, André Lhote (1885-1962) devient d'abord sculpteur, puis peintre. En 1912, il rejoint la Section d'Or, également connue sous le nom de Groupe de Puteaux, collectif d'artistes et de critiques liés à l'orphisme, branche poétique du mouvement cubiste. Il est l'un des théoriciens du cubisme et participe à son apparition aux côtés de Braque, Picasso, Gleizes ou Metzinger. Sa pratique se distingue par son souhait d'inscrire la modernité non pas en rupture, mais en rapport avec la tradition. L'héritage de la peinture classique, que ce soit par les sujets ou la rigueur des compositions, reste présent dans son œuvre. Grand pédagogue, Lhote ouvre en 1921 une académie, rue d'Odessa à Paris, qui accueille de nombreux élèves, parmi lesquels Tamara de Lempicka, Henri Cartier-Bresson ou William Klein.
Dans Les Arbres à Avignon, peint sans doute vers 1909-1910, on retrouve la gamme restreinte du premier cubisme, constituée de blancs, d'ocres et de verts, et la touche héritée de Cézanne, colorée, vigoureuse, qui rythme et unifie la composition. Le parfait recouvrement des facettes peintes, l'épaisseur de la matière rendent bien la vibration de la lumière sur la terre et les pins de ce sous-bois méditerranéen, mais interdisent la circulation de l'air et les subtils effets de profondeur. Les coups de pinceau de dimension identique et d'orientation régulière constituent des sortes de pavés qui donnent à ce paysage sans ciel sa solidité. Dans cette composition, Lhote reprend les contours ouverts, l'une des innovations stylistiques du dernier Cézanne, qui, dans son tableau Mont Sainte-Victoire de 1904, favorisent le dialogue de la forme et de la couleur. Mais, contrairement à ce que l'on observe dans les œuvres de Cézanne, la régularité du rythme des branches n'exclut pas ici un certain effet décoratif.
Conservée par l’artiste, cette toile est offerte au musée des beaux-arts du Havre en 1928. Le conservateur de l’époque, Alphonse Saladin, souhaitait alors ouvrir le musée à l’art contemporain et il sollicitait pour ce faire ce type de dons ou d’achats à prix modestes directement auprès des artistes. A cette date cette œuvre cubiste est, avec la Nature Morte d’Albert Gleizes, la toile la plus avant-gardiste de la collection.
Dans Les Arbres à Avignon, peint sans doute vers 1909-1910, on retrouve la gamme restreinte du premier cubisme, constituée de blancs, d'ocres et de verts, et la touche héritée de Cézanne, colorée, vigoureuse, qui rythme et unifie la composition. Le parfait recouvrement des facettes peintes, l'épaisseur de la matière rendent bien la vibration de la lumière sur la terre et les pins de ce sous-bois méditerranéen, mais interdisent la circulation de l'air et les subtils effets de profondeur. Les coups de pinceau de dimension identique et d'orientation régulière constituent des sortes de pavés qui donnent à ce paysage sans ciel sa solidité. Dans cette composition, Lhote reprend les contours ouverts, l'une des innovations stylistiques du dernier Cézanne, qui, dans son tableau Mont Sainte-Victoire de 1904, favorisent le dialogue de la forme et de la couleur. Mais, contrairement à ce que l'on observe dans les œuvres de Cézanne, la régularité du rythme des branches n'exclut pas ici un certain effet décoratif.
Conservée par l’artiste, cette toile est offerte au musée des beaux-arts du Havre en 1928. Le conservateur de l’époque, Alphonse Saladin, souhaitait alors ouvrir le musée à l’art contemporain et il sollicitait pour ce faire ce type de dons ou d’achats à prix modestes directement auprès des artistes. A cette date cette œuvre cubiste est, avec la Nature Morte d’Albert Gleizes, la toile la plus avant-gardiste de la collection.