RUHLMANN, Meuble à fards
Jacques-Émile RUHLMANN (1879-1933)
Meuble à fards
1929
loupe de noyer d’Amérique et bronze
138,5 x 97 x 41 cm
© MuMa Le Havre / Charles Maslard
Meuble à fards
1929
loupe de noyer d’Amérique et bronze
138,5 x 97 x 41 cm
© MuMa Le Havre / Charles Maslard
Jacques-Émile Ruhlmann (1879-1933) est un décorateur et ensemblier français, connu pour la qualité exceptionnelle de ses meubles en bois et pour son rôle majeur dans la définition du style Art déco. C'est en effet à son instigation qu'est installé au Salon international des arts décoratifs à Paris en 1925 le célèbre « Hôtel du collectionneur », point d'orgue de la manifestation.
Ruhlmann dessine très finement les modèles de ses meubles, qu'il fait exécuter dans ses ateliers. À partir de 1924, il travaille sur une forme qui aboutira, avec des variantes, au meuble à fards. Selon les connaissances actuelles, il existe huit versions de ce meuble. Celui du MuMa, achevé en 1929, est acheté par la ville du Havre en 1982.
Ce meuble d'apparat, dépourvu de finalité utilitaire, se présente comme un coffre bien proportionné dressé entre un court fronton et un piètement vertical en retrait, posé sur un socle et des pieds qui surélèvent l'ensemble. L'intérieur est en chêne blond, l'extérieur en loupe de noyer d'Amérique, avec une finition cellulosique brillante et un listel de bronze doré. Dès le Salon d'automne de 1913, de nombreux modèles de Ruhlmann sont désignés par des noms bien particuliers, allusifs et souvent pleins d'humour, tels que « salamduch » pour « salle à manger Ducharne », « bibol-stèle » pour « bibliothèque », ou « stelcavcan » pour « argentier en forme de stèle cannelée ». L'appellation meuble « à fards », troublante pour un meuble qui n'a manifestement rien à voir avec le domaine de l'élégance féminine, pourrait peut-être se lire « Afar », du nom d'un antique peuple d'Afrique de l'Est, dont une figure dansante féminine aurait pu servir de source d'inspiration pour la première plaque de serrure exécutée par Siméon Foucault pour cette série de meubles « à fards ».
Ruhlmann dessine très finement les modèles de ses meubles, qu'il fait exécuter dans ses ateliers. À partir de 1924, il travaille sur une forme qui aboutira, avec des variantes, au meuble à fards. Selon les connaissances actuelles, il existe huit versions de ce meuble. Celui du MuMa, achevé en 1929, est acheté par la ville du Havre en 1982.
Ce meuble d'apparat, dépourvu de finalité utilitaire, se présente comme un coffre bien proportionné dressé entre un court fronton et un piètement vertical en retrait, posé sur un socle et des pieds qui surélèvent l'ensemble. L'intérieur est en chêne blond, l'extérieur en loupe de noyer d'Amérique, avec une finition cellulosique brillante et un listel de bronze doré. Dès le Salon d'automne de 1913, de nombreux modèles de Ruhlmann sont désignés par des noms bien particuliers, allusifs et souvent pleins d'humour, tels que « salamduch » pour « salle à manger Ducharne », « bibol-stèle » pour « bibliothèque », ou « stelcavcan » pour « argentier en forme de stèle cannelée ». L'appellation meuble « à fards », troublante pour un meuble qui n'a manifestement rien à voir avec le domaine de l'élégance féminine, pourrait peut-être se lire « Afar », du nom d'un antique peuple d'Afrique de l'Est, dont une figure dansante féminine aurait pu servir de source d'inspiration pour la première plaque de serrure exécutée par Siméon Foucault pour cette série de meubles « à fards ».
- Jacques-Émile RUHLMANN (1879-1933), Meuble à fards, 1929, loupe de noyer d’Amérique et bronze, 138,5 x 97 x 41 cm. © MuMa Le Havre / Charles Maslard
- Jacques-Émile RUHLMANN (1879-1933), Meuble à fards, 1929, loupe de noyer d’Amérique et bronze, 138,5 x 97 x 41 cm. © MuMa Le Havre / Charles Maslard
- Jacques-Émile RUHLMANN (1879-1933), Meuble à fards, 1929, loupe de noyer d’Amérique et bronze, 138,5 x 97 x 41 cm. © MuMa Le Havre / Charles Maslard
L'exemplaire conservé au MuMa est orné d'une plaque et d'une entrée de serrure octogonale en bronze doré ciselées par Alfred Janniot (1889-1969), considéré comme l'un des grands sculpteurs de décors monumentaux de l'entre-deux guerres. Ce médaillon témoigne de l'apport précieux de la sculpture à l'art décoratif des années 1930 et illustre parfaitement la complémentarité entre les arts. Très proche d'un travail d'orfèvre, il se présente comme un véritable bas-relief sculpté intégré au meuble de Ruhlmann. Le thème – Éros – est l'une des signatures iconographiques de Janniot. Le jeune dieu est ici représenté avec Aphrodite, dont la beauté idéale botticellienne peut être rapprochée des figures du groupe sculpté que Janniot avait exécuté en 1919 en hommage au sculpteur de la Renaissance Jean Goujon (Hommage à Jean Goujon, Lisbonne, fondation Calouste-Gulbenkian).